Stranger on the road...

Le silence.
Voilà un moment qu'Avel y aspirait. La compagnie de Nõzvel lui était plus que bienvenue, bien entendu, mais on a toujours besoin d'être seul à un moment ou à un autre.
Le silence.
Deux tours reliées par un pont s'élevaient au loin, chevauchant la rivière à flanc de montagne. L'Elfe blanc se souvint de cet endroit. Les tours de Valtheim...
Il était régulier d'y trouver un groupe de bandits faisant payer le passage, jusqu'à ce qu'une escouade de Blancherive, trop occuper par la guerre civile pour réagir plus tôt, les en chassent.

Le messager qui les avaient intercepté plus tôt semblait anxieux. Pour une fois ça à l'air urgent, avait pensé Avel.
D'habitude, le Boss demandait sont fils pour des raisons de bonne figure, le seul but était qu'il retrouve son fiston. Mais cette fois ci, ça semblait sérieux.
Le calme qui découlait du départ de Nõzvel vers le QG à Rougebraise n'apportait pas que de bonne chose: en effet, l'Elfe se rendait maintenant compte qu'il était seul avec Brass pour accomplir la mission. Ils avaient déjà envisagé de recruter d'autre mercenaires sur le chemin pour attaquer le fort, mais maintenant cela sautait comme une nécessité aux yeux d'Avel.
Il stoppa son Cheval et descendit. Il devait réfléchir à un plan pour passer sans se faire trouer la peau.
Il ralluma Brass.

Après un long sprint, le cheval d'Amanilos était tombé de fatigue et expulsa son cavalier Bosmer. Amanilos se redressa:Désolé mon ami je n'aurais pas dut te faire courir comme ça. Rentre chez toi maintenant, tu es libre.
Le cheval comprit et après une minute il se releva et rentra à l'écurie de Blancherive.
Voyons voir. Comment dois-je me rendre à Faillaise. Le garde m'a dit que je devais longer la rivière blanche jusqu'à sa fin, ensuite me rendre vers le sud en passant par les marais.

Amanilos commença donc à marcher rapidement, jusqu'à ce qu'il se trouve près de deux tours reliées par un pont.
Un peu plus loins, il sentit une odeur connue. Elle était discrète, mais un éclaireur aguerri comme Amanilos pouvait reconnaître sa provenance. Il s'agissait d'une pipe, de plus le Bosmer sentit l'odeur du tabac brulé, le fumeur vient sans doute de l'allumer récemment.
L'Elfe suivit cette odeur, au fur et à mesure qu'il se rapprocha, l'odeur devint de plus en plus familière. Je n'oublie jamais une odeur, et celle-ci, je la connait.

Amanilos réflechit, encore et encore et soudain: Je sais, cet elfe étrange dans l'auberge, je n'en avait jamais vu un comme ça, et pourtant j'ai vu beaucoup d'elfes dans ma vie. Qu'avait il de particulier celui là.
Etait-ce un Maormer? Non, bien sure que non il n'avait pas d'écailles et en plus il était blanc.
Mais bien sure, c'était un elfe blanc.
Amanilos suivi l'odeur et vit l'elfe blanc accroupi en train de fumer...

Avel ne remarqua pas la présence qui s'était tapie derrière lui, scrutant ses faits et gestes.
Il était tellement concentré sur son rouleau Akavirien, ouvert sur une vieille stratégie qu'il avait prit la peine d'écrire, ainsi que sur les mouvements de ses ennemis des tours qu'il ne la sentit même pas approcher.
Ce fut Brass, fumante et alerte, qui le prévint de la flèche qui allait bientôt lui couper toute action de sa seule menaçante présence.
Il se retourna vivement en attrapant à l'aveugle la flèche et en la retirant de l'arc. Du même mouvement, il tira son katana avec une vitesse déroutante et l'emmena plaquer le cou du Bosmer, mais celui ci avait déjà sortit sa dague et la pointa sur l'Elfe blanc.
Ton cure dent est trop court, ami Bosmer, pensa Avel en souriant.

- Il semblerait que nous sommes dans une impasse, dit l'Elfe brun dans un hoquet de surprise.
- Pas vraiment. Voyez vous, votre lame est bien trop courte pour m'atteindre avant que je ne vous tranche la gorge, répondit Avel en désignant la dague. Que me voulez vous?
- Eh bien, au début, seulement évaluer vos capacités de détection et d'anticipation.

L'Elfe blanc le regarda un moment. L'indécision devait se lire sur son visage, en tout cas l'autre se mit à sourire bêtement. Il avait l'air sincère. De plus, c'était une attitude qu'Avel aimait beaucoup. Il baissa son arme en tirant une bouffé sur Brass.

- Avel Arnort, se présenta t-il en tendant sa main.

Amanilos empoigna la main d'Avel.
-Amanilos Vertefeuille, nous nous sommes aperçut à Blancherive, dans la taverne. En vous voyant comme cela, je pense que vous élaborez un plan. Si cela peux vous aider... Amanilos se leva, analysa les deux tours et repris la discussion. Ces brigands sont au moins cinq, je pense qu'il y en a encore deux de cachés dans les tours, peut-être trois. Je dois moi aussi passer. Ensemble, nous pourrions les vaincre grâce à l'effet de surprise.
Avez-vous une idée?, dit l'elfe blanc.
Et bien disons que je pense avoir un plan. J'ai bien mon arc, mais je préfère garder mes quelques flèches en cas de grande nécessité, je les affronterai donc au corps-à-corps. Grâce au brouillard, ils ne me verront pas. Je m'approcherai donc de celui près de la route, je l'éliminerai et je rentrerai dans la tour pour m'occuper du suivant.
Quant à vous, je ne connais pas vos capacités, je dirais que vous êtes un mage, vu vos vêtements, mais je peux me tromper.
Le Bosmer déguaina sa dague et commença à l'aiguiser avec une pierre qu'il sortit de sa poche accrochée à la ceinture.
Comment voyez vous les choses? Et dépéchez vous, j'ai faim. Amanilos se lécha les lèvres et fit un clin d'oeil à son interlocuteur, qui ne semblait pas comprendre où il voulait en venir...

L'Elfe blanc le regarda un moment. Il ne voyait pas où il voulais en venir. C'était frustrant.
Il se retourna et s’assied en face de son rouleau.

- Je suis plus un bretteur qu'un magicien. A vrai dire, je manipule la magie mais je n'en suis pas vraiment la source... En ce qui concerne le plan, je pensais plutôt faire un bon vieux coup de Tiber Septim. Celui qu'il a fait à Sancre Tor, dit il après un temps.

Il se retourna vers Amanilos. Cette fois ci, ce fut le Bosmer qui resta perplexe. Avel sourit.

- C'est simple, l'un d'entre nous reste en bas, les attire, et l'autre fait le grand tour pour attaquer par la falaise.
- Ca me semble plutôt risqué...

Avel réfléchit. Amanilos n'était sans doute pas expert dans l'attaque de château. A son allure, il semblait plutôt servir comme éclaireur.
Et, de toute façon, aucun d'entre nous n'a l'endurance ou la force de gravir une montagne...

- Bon, eh bien c'est soit votre plan qui, en toute honnêteté, manque de finesse et s'appuie sur des statistiques hasardeuses, soit un passage en force. Après tout, nous ne sommes pas au service du Jarl. Pas besoin de nettoyer cet endroit.
- En quoi mon plan manque t-il de finesse? Rétorqua l'Elfe brun.
- On ne sait ni combien ils sont, ni où ils sont. Ca serait hasardeux d'y aller comme ça, au vus de leurs avantage numérique.J'ai un Cheval qui broute dans le coin. C'est comme vous voulez.

Avel se souvint d'un coup pourquoi le clin d'oeil. Il avait déjà lus quelque part que les Bosmers avaient pour habitude de manger -ou de violer, il ne savait plus trop- les morts. Curieuse religion...

En l’occurrence, nous devons passer. Mais comment. Si nous passons comme ça à cheval, le garde pourrait nous voir et alerter ses camarades. Or en passant après avoir tuer le garde, ils se pourrait que nous passions inaperçu.
Oui mais encore, cela s'appuie sur des statistiques qui...
Je n'ai que faire de vos statistiques mon ami, ria Amanilos. Je crois uniquement en moi même et en mes compétences. Je suis certain que je saurais égorger ce bougre sans qu'il ne remarque quoi que ce soit.Ensuite, si quelqu'un se trouve dans la tour, il ne m'entendra pas. Je suis discret. Ecoutez, je me suis évadé plusieurs fois de prisons Impériales bien gardées. Faites moi confiance et non en vos statistiques.

Amanilos cessa de parler, ramassa quelques brins d'herbes qu'il rassembla. Avec sa dague, il coupa l'herbe sans aucune pression.
Tranchante comme je t'aime., chuchota Amanilos. Ma vielle amie, toujours fidèle, veux-tu goûter au sang de ce monsieur là-bas? Regarde, il s'agit d'un Bréton, ils ont bon goût ceux-là.
L'elfe blanc le regardait sans faire de bruit, il ne savait pas s'il devait interrompre le Bosmer ou s'il devait le laisser en paix.

Amanilos releva la tête, il avait oublié la présence de l'autre elfe et repris la discussion comme si ne rien était.
Je suggère donc que vous me suiviez discrètement afin de les attaquer ou bien vous restez en arrière, que j'élimine cet homme et à mon signal vous arrivez avec votre cheval, je monte et nous passons.
Le Bosmer cessa de parler et réflechit un instant.
De plus imaginez un peu ce que ces brigands ont assemblé comme trésors. Je ne sait pas vous mais moi j'aurais bien besoin d'un peu d'argent.
Amanilos redressa la tête et regarda les tours....

Avel ne savait que penser.
Il était clair que leurs ennemi les avaient repéré. Brass, bien que petite, n'était pas très discrète. Bien que les couloirs des tours soient étroits, ce qui avantagerait leurs petit nombre, si l'ennemi était trop nombreux ils risquaient de se faire submerger.
D'un côté comme de l'autre, ils ne pouvaient pas attaquer le fort.
La discrétion du Bosmer, bien qu'il n'avait pas l'air de le savoir, reposait aussi sur quelque statistiques... Ici rendu mauvaise par la fumée qu'avait dégagé Brass.
Et le nettoyage pur et simple de l'endroit était rendu impossible par le nombre. D'ailleurs, en y repensant, Avel sentit son bras lui picoter un peu...
Mais sa bourse à lui aussi était vide, et il voulait se défouler.
Une idée lui fouetta l'esprit. Il referma son rouleau, le remit dans son dos et se tourna vers le Bosmer.

- Cette fois ci, j'ai un plan qui tiens la route. Ecoutez attentivement...

Amanilos pensais avoir bien compris le plan de l'elfe blanc et acquiessa.
Il respira un bon coup et frappa Avel, lentement mais avec une petite force pour le réalisme. Aussitôt l'elfe blanc, répondit à cette frappe, mais au grand malheur d'Amanilos, il frappa un peu plus que le Bosmer, qui recula avec le choc. Aussitôt, l'elfe blanc sauta sur son cheval et s'en alla. Amanilos compta jusqu'à dix, se leva en continuant à compter dans sa tête, tout en se dirigeant vers la tour.

Le garde à la porte l'avait vu et se prépara à dégainer son arme. Amanilos continua à compter dans sa tête: 25, 26, 27, 28, 29, 30. Amanilos siffla, or personne n'entendit ce sifflement, car la fréquence était celle que seul un animal pouvait entendre.
Plus loins, l'elfe blanc était à peine descendu de sa monture, que celle-ci rebroussa chemin, direction le Bosmer.

Bonjour elfe, comment allez-vous? Ne savez-vous pas qu'il faut payer pour passer? dit le brigand
Non, je ne le savais pas. Et vous, ne savez-vous pas que l'on n'adresse jamais la parole à un elfe de rang supérieur avant qu'il ne vous adresse lui même la parole? Sur ces mot, Amanilos dégaina sa dague et la lança dans le cous de son adversaire. Tout de suite il courra vers le corps afin de récupérer l'arme et s'adossa au mur près de la porte de la tour. Furtivement, il regarda dans le bâtiment afin de repérer ses habitants. En effet, un Nordique s'y trouvait et se dirigeais vers le Bosmer. Tout de suite, l'elfe égorgea sa victime.

Amanilos monta les escaliers afin de s'adosser contre la porte suivante.

Ici ma dague ne me servira à rien., avoua-t-il.
Il dégaina donc son arc et sortit une flèche de son carquois. Afin de tirer une flèche, il devait se positionner devant l'ouverture, se mettant ainsi à découvert. A peine positionné, il reçut une flèche dans la jambe. Sous le choc il lâcha sa flèche qui vola loin. Tout de suite, il se remit à couvert, afin de reprendre son souffle et pour retirer cette maudite flèche de son corps.

Avel monta rapidement le chemin praticable dans la falaise.
Le Cheval courait déjà vers les tours. Il devait courir encore plus vite que lui. Il longea la falaise aussi vite qu'il le put, mais sa faible endurance le rattrapa.
Il se mit à trottiner. Quelque seconde après, aussi essoufflé que Brass fumait, il vit une tour en contrebat. Le guetteur en haut de celle ci visait un point plus bas avec son arc. Avel examina brièvement; un autre guetteur était plus bas, sur une surface plane de la falaise.
Ca va être émoustillant, tout ça!, pensa t-il avec joie. Retour de sentiment de la part de Brass.

La falaise était vraiment très proche de la tour. Ca allait être juste. Il balança son katana dans le corps du guetteur en face, puis sauta dans le vide en hurlant en choeur avec le garde.
La chaîne se déroula, se tendit d'un coup, et grâce au corps du garde qui le retenait, il ouvrit la porte avec ses pieds et son élan.
Trop vite, cela dit. Il percuta de plein fouet l'intérieur de la tour et se retrouva la tête à l'envers sur une commode, juste à côté d'une fenêtre. Naturellement, il était vu de tous.
Il donna rapidement un coup sec à son bras pour retirer sa lame du corps du garde, en haut de la tour.
L'a récupérant, il descendit rapidement, et ferma la porte avant qu'un Nordique hurlant en jaillisse. Il la scella sous la glace, puis se courba de douleur. Un sentiment accusateur s’éleva en lui, comme si quelqu'un lui disait "Agréable quand on touche le sol, hein?".
Oui, je sais, j'aurais dû utiliser le Souffle...
Il n'eu pas le temps de penser d'avantage, le deuxième guetteur était sur lui.

Amanilos était assis par terre, cette flèche devait être empoisonnée, elle lui faisait un mal de chien et il vit sa vision se troubler. D'habitude, une telle blessure n'aurait pas eu tant d'effet que maintenant. Mais le mélange de la faim, la fatigue et le poison avait pris le dessus.
Je vais me reposer un peu, histoire de récupérer. Les paupières de l'elfe devenaient lourdes.
Soudain, il entendit un cri. Le cri de l'elfe blanc. Était-il en danger? Je ne peux pas l'abandonner. Il me fait confiance.

Amanilos se releva, comme si une personne l'avait aidé.
Aussitôt, il saisit son arc, tendit une flèche et marcha sur le pont reliant les deux tours. Malgré ses troubles de vision, il aperçut au loin, une autre personne. S'agissait-il d'Avel? ou était-ce un brigand? Non, c'est un archer. Il vise une tour.

Sans hésiter, le Bosmer tira sa flèche, transperçant le crâne de son ennemi. Amanilos continua son périple vers son allié.

Arrivé de l'autre côté du pont, la porte était fermée. Devant cette porte se trouvait un Nordique. Comme il avait le dos tourné vers Amanilos, celui-ci n'hésita pas à s'approcher du Nordique, afin de lui planter sa dague dans le ventre.

En contemplant l'humain tomber au sol, sa vue s'assombrit et il tomba inconscient....

Avel lança son épée pour parer celle de son ennemi qui criait pour qu'on l'aide.
Il y eu un enchaînement de coups rapide, qu'Avel prenait soit de dévier et non de parer. Il connaissait bien le manque de solidité d'un katana.
Il para la dernière attaque en pirouettant, faisant s'enfoncer la lame de son adversaire dans le bois mou d'un meuble. Il en profita pour enfoncer son katana dans son coeur.
Il monta rapidement jusqu'en haut de la tour.
Arrivé près d'un autre meuble, il se saisit de la potion qui trônait dessus et la bu d'un trait. Il n'avait même pas réfléchit au fait que ça pouvait être du poison, mais il reconnu le goût d'une potion de santé.
Il vit, caché sous l'escalier menant au toit, un gros coffre. Il se saisit d'un sac qui traînait par là et enfoui tout le contenu du coffre dans celui ci.
Par la suite, l'Elfe blanc gravit les marches et se retrouva en haut de la tour, avec le pont juste en dessous. En regardant mieux, il vit un Bosmer allongé sur le flanc. Il soupira et sauta.
Au moment où il allait toucher le sol, il relâcha le sort que Brass avait préparé en soufflant sur le pont.
Aucun signe particulier ne se fit voir, mais l'Elfe semblait tomber au ralenti, comme si une force le retenait. Il atteignit le pont sans encombre.
Il prit le Bosmer, -non sans mal- sur ses épaules et le ramena au Cheval. Cela prit du temps.
L'état d'Amanilos ne présageait rien de bon. Après avoir fait quelques soins basiques, il prit la direction de Vendeaume.